Hyperactifs-TDAH

Hyperactifs, TDAH et compagnie

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Hyperactifs, TDAH et compagnie

Mercredi 6 janvier 2016 à 15:16

HYPERACTIVITE, UNE APPROCHE DIFFERENTE


La psychothérapeute Irène Landau, qui exerce au Centre de la guérison psychosomatique à Jérusalem, aide les patients souffrant de dysfonctionnements, de maladies ou de conflits. Auteure de "La mise en scène de la maladie et de ses symptômes", elle est spécialisée dans les troubles physiques et psychiques et traite de problèmes tels que l'épilepsie, la schizophrénie, le cancer ou le TDAH. Elle explique, dans cet entretien de Guitel Benichay, son approche de l'hyperactivité.

Le Dr Landau explique qu'elle ne prescrira jamais de Ritaline à un enfant. Elle explique pourquoi il est important de traiter la cause des troubles, qui viennent, d'après elle, de traumatisme familiaux présents ou passés. Elle rappelle que le TDAH n'est pas une maladie. Dans ses consultations, elle ne reçoit que les parents car ce sont eux qui peuvent, de par leur attitude, calmer les conflits générateurs d'hyperactivité chez leur enfant.

Extrait de l'entretien paru au P'tit Hebdo (lphinfo.com) le 6 janvier 2016 :


Le P’tit Hebdo : Quelle est votre définition de l’hyperactivité ?

Irène Landau : Un hyperactif est un être humain qui souffre en raison de traumatismes familiaux du présent mais aussi du passé, parfois même lointains. L’enfant est un émetteur-récepteur. Il faut toujours le replacer dans son contexte familial ; cela est valable pour tous les troubles ou maladies. L’hyperactivité n’est pas une maladie, elle n’a rien de génétique. Si beaucoup d’enfants hyperactifs ont des parents, eux-mêmes hyperactifs, c’est uniquement parce que les conflits émotionnels à l’origine du trouble se sont transmis.

LPH : À partir de quand faut-il consulter ?

I.L. : Les parents viennent consulter parce qu’ils souffrent que leur enfant ne tienne pas en place, parce que les instituteurs leur ont fait part de leur désarroi face à son comportement. En réalité, nous devons aussi avouer que nous demandons aux enfants d’être calmes alors que nous vivons dans une société surexcitée. Les parents n’ont plus le temps, les professeurs n’ont plus la patience et les enfants sont sujets à toutes sortes de stimuli, à longueur de journée. Notre mode d’alimentation aussi est à l’origine de certains troubles. Nous vivons dans un environnement antinaturel et stressant. Être contemplatif, de nos jours, est mal vu. C’est pourquoi il faut comprendre ce qui se passe au niveau familial.

LPH : Pour vous, le traitement de l’hyperactivité devrait se faire au niveau familial ?

I.L. : Je vais même plus loin. Je ne reçois que les parents. Pour moi, il est inutile de poser des questions à l’enfant, il sera incapable d’y répondre. Que voulez-vous qu’il réponde lorsqu’on lui demande : « pourquoi as-tu autant de mal à te concentrer » ? Un être humain fait partie d’une histoire familiale, nous avons tous hérité de certains traumatismes. Parfois cela entraîne des dérèglements et ceux-ci sont exprimés et amplifiés par l’enfant. Son hyperactivité n’est qu’un appel au secours, sa façon d’exprimer un mal-être que nous devons identifier. S’il n’arrive pas à se concentrer, c’est parce que son esprit est occupé par un problème que nous devons identifier et qui se trouve dans l’histoire familiale.

LPH : Cela ne revient-il pas à culpabiliser les parents quant au mal dont souffre leur enfant ?

I.L. : Il ne s’agit pas du tout de cela. Nous devons intervenir au niveau des âmes, des conflits qui agitent la famille. Nous effectuons un travail transgénérationnel. Parfois même, il faut faire appel aux grands-parents parce que les problèmes peuvent remonter plus haut et s’être transmis inconsciemment. Le travail ne consiste pas à culpabiliser mais à chercher ensemble ce qui peut perturber l’enfant.

LPH : Au bout de combien de temps peut-on espérer des résultats par cette méthode ?

I.L. : Cette méthode est pratiquée par de nombreux thérapeutes dans le monde et produit des effets quasi-immédiats. La thérapie est courte, parfois une séance suffit déjà à ouvrir le nœud du problème. Les parents, soulagés, savent ensuite mieux comment aborder leur enfant. J’ai traité ainsi des centaines de familles. Les résultats arrivent même une semaine seulement après la première consultation. J’ai même reçu des appels de professeurs qui me remerciaient pour le changement qu’ils observaient chez les enfants. La méthode produit des résultats aussi bien chez les enfants hyperactifs que chez les adultes.

Laissez-moi vous raconter une anecdote, à ce propos. Sylvie, une dame de soixante-cinq ans est dans une agitation extrême. Elle me dit qu’elle est hyperactive depuis sa naissance. Elle ne tient pas assise, et de plus elle fume comme un pompier : trois paquets de cigarettes par jour ! Je lui demande s’il y a eu un drame dans sa famille et elle bondit : « Bien sûr ! Figurez-vous qu’avant ma naissance, mes parents avaient une petite fille. Elle s’appelait Aimée et tout le monde l’adorait. Elle avait sept ans. Comme elle était indisciplinée, la maîtresse l’a faite sortir de la classe, sous la pluie. L’enfant a attrapé une pneumonie. À l’époque les antibiotiques n’existaient pas. Cela a été un drame  épouvantable. Moi je suis née quatre ans après. Un jour, par hasard, j’ai trouvé une photo de l’enfant : J’ai cru que c’était moi, c’était mon portrait » ! Je lui explique le lien qui existe entre elle et cette enfant, qu’elle est le témoin du drame et que son agitation et son manque de concentration font référence à ce malheur. Elle est littéralement pétrifiée par la révélation. Elle a compris le sens du symptôme qu’elle porte depuis sa naissance. Inconsciemment, elle cherche à faire revivre la petite Aimée. Un mois après, elle me raconte que depuis la séance, non seulement elle a réussi à se calmer, à s’assoir pour suivre une conférence, ce qui était impossible pour elle, mais qu’elle a  aussi arrêté de fumer du jour au lendemain !

LPH : L’enfant, selon vous, ne doit subir aucun traitement ?

I.L.: Une chose est certaine, je ne conseillerai jamais de donner de la ritaline à un enfant ! Je prescris, en revanche, des gouttes naturelles qui aident l’enfant à être plus calme. Mais, il faut bien comprendre que pour l’aider, il faut identifier le mal, le comprendre. Et en cela, seules les générations précédentes peuvent aider. Donner des drogues pour « avoir la paix » ne résout pas le problème. Le plus important pour venir à bout du TDAH, c’est d’agir sur les émotions. Aucun traitement médicamenteux ne pourra être efficace. Il faut aider les parents à comprendre la problématique de leur vie, le sens de ce qui leur arrive. Ce n’est que de cette façon que l’enfant pourra être traité.

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Intégralité de l'article :
http://lphinfo.com/2016/01/06/pour-une-approche-differente-a-lhyperactivite/


 

 

 

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