Hyperactifs-TDAH

Hyperactifs, TDAH et compagnie

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Jeudi 18 avril 2013 à 11:18

ROUMEGAS CONTRE LES MEDICAMENTS QUI TUENT

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Double page (p.26) dans la "Gazette de Montpellier" n° 1295, du 11 au 17 avril, pour une enquête sur les médicaments. Le député écologiste héraultais Jean-Louis Roumégas veut en finir avec les scandales du type Mediator, ce médicament qui a provoqué des morts. Interview receuillie par Olivier Rioux.

Le 26 mars 2013, Jean-Louis Roumégas a été nommé coprésident du Groupe d'études sur la santé environnementale créé par l'Assemblée Nationale. Il vient de faire voter, le 3 avril 2013, une loi sur l'indépendance des experts et la protection des "lanceurs d'alerte". Un député qui bouge et qui dit ce qu'il pense.

Invité par O. Rioux à donner son sentiment sur l'affaire Cahuzac, le député parle de mensonge inacceptable et grave. "On ne peut pas être du côté de l'intérêt général et de l'industrie privée. La nouvelle loi veut justement lutter contre ce mélange des genres au niveau des experts", nous dit-il.

"Plusieurs affaires récentes dramatiques, en particulier celle du Mediator, ont mis en cause l'indépendance de certains experts qui évaluent les risques des médicaments, avant leur mise sur le marché et pendant leur exploitation... On ne peut pas eviter tout conflit d'intérêts... L'important, c'est que l'expert, au moment de la décision, n'ait pas de lien matériel avec la chose jugée. Que la transparence sur ses activités soit totale. Que les opinions contradictoires soient écoutées. Et qu'il y ait un dialogue avec la société civile. Créée par la nouvelle loi, la Commission nationale de déontologie harmonisera les règles appliquées par les agences sanitaires."
Note de HT : Si un expert a eu un lien d'intérêt important par le passé avec un laboratoire concerné par le produit jugé, son appréciation ne peut-elle, dans ce cas également, être subjectivée ?

Le journaliste parle d'inquiétude : la loi renforçant la protection juridique des "lanceurs d'alerte", on pourrait craindre d'encourager des dénonciations plus ou moins sérieuses. M. Roumégas explique qu'au contraire, cette loi veut rationnaliser ces alertes, qui existent déjà : ne seront reçues que celles émanant de personnes ou d'organismes qualifiés, comme les associations agréées, les ordres professionnels, etc.
Note de HT : Le député ne parle pas de la protection des individus "non qualifiés" qui ne font pas partie d'un organisme. Seront-ils eux aussi protégés ? Quand on sait que nombre d'associations servent discrètement de base de communication à des lobbies pharmaceutiques, on n'est pas forcément rassurés.

"Ecouter les alertes, c'est bien", écrit Olivier Roux, "agir en conséquence, c'est mieux ! Alertée dès 1998 sur la dangerosité du Mediator, l'Agence du médicament ne l'a retiré qu'en 2009..." (Un retard à l'allumage qui vaut à l'Agence une mise en examen pour homicides et blessures involontaires, tout comme à l'industriel Jacques Servier). Jean-Louis Roumégas nous explique que ce sera le rôle de la Commission d'agir : "Après avoir consigné l'alerte, elle s'assurera que le problème est réellement traité - ce qui suppose parfois des années d'études."
Note de HT : il semblerait que personne, dans la Commission, n'ait proposé une sorte de moratoire en attendant le résultat de ces études. Une situation similaire à celle du Mediator pourrait-elle donc perdurer malgré le "traitement" du problème ?

O. Roux interroge JLR sur l'évocation d'"addiction française au médicament" qu'il avait faite lors du débat parlementaire. Le député rappelle que la France est en tête des dépenses par habitant pour les principaux médicaments et à la deuxième place pour les volumes consommés, ce qui lui fait suggérer que ceci serait un effet pervers de la gratuité de notre système de santé. Mais il ajoute que "c'est aussi la faute aux médecins, qui prescrivent des médicaments dans 90% des consultations, contre à peine 50% dans d'autres pays européens.

Concernant l'influence des visiteurs médicaux, qui "pousseraient à la consommation", M. Roumégas explique que leur encadrement est plus strict depuis l'an dernier : "les visites doivent être collectives, plus en face-à-face avec un seul médecin et des petits cadeaux. Il faut savoir que sur les 3 milliards d'euros consacrés à la publicité par l'industrie pharmaceutique, 75% sont dédiés à la visite." Le député de l'Hérault pense que la publicité télévisée ne devrait pas exister car elle "crée une consommation inutile, à travers l'auto-prescription notamment. Elle invente des maladies imaginaires."

J.-L. Roumégas pense qu'il faudrait éduquer davantage les patients aux dangers du médicament. "Dès l'école, on devrait expliquer la balance bénéfice/risque", dit-il, "mais aussi insister sur l'importance de l'alimentation et du sport. L'hygiène de vie peut être une alternative aux médicaments."

Encarts :
 
1)
Pilules dangereuses

- Mediator : Entre 1976 et 2009, il aurait provoqué 1.300 décès et 3.100 hospitalisations en France (déclarés). Commercialisé par les Laboratoires Servier, cet antidiabétique a été massivement utilisé comme coupe-faim. Il s'est révélé toxique pour les valves cardiaques (valvulopathie) et l'ypertension artérielle pulmonaire. Plus de mille plaintes pour homicides et blessures involontaires ont été déposées.

- Diane 35 : Cet antiacnéique, utilisé comme contraceptif, a été supensdu en janvier. Il peut générer embolie pulmonaire, thrombose veineuse profonde et accident vasculaire cérébral. Diane 35, ainsi que les pilules de 3e et 4e générations, serait responsable de 15 à 30 décès par an. Quatre-vingt-dix plaintes ont été déposées.

2) Médicaments - Des effets graves mal déclarés. Le Centre régional de pharmacovigilance (CRPV) a enregistré l'an dernier 1400 effets indésirables. Mais cela représenterait à peine 10% du total. Interview de Françoise Radier-Pontal, présidente de l'Ordre régional des pharmaciens, qui a mis en place, l'an dernier, un site internet poru télédéclarer les effets indésirables (
www.pharmavigilance.fr). Madame Radier-Pontal parle de lobby : "Au delà du Mediator ou de Diane 35, les effets indésirables, connus ou pas, génèrent 150.000 hospitalisations par an (10% du total). Ces pathologies 'iatrogènes' (causées par des médicaments) représentent la 4e cause de décès dans les pays développés". Pour l'Hérault, "On est passé de 800 dossiers en 98 à 1.400 en 2012", se félicite le Dr Hillaire-Buys, directrice du CRP basé à l'hôpital Lapeyronie. Les 2/3 sont héraultais et plus de la moitié porte sur des effets indésirables graves.

Communiqué de l'Assemblée Nationale :

Le concept de « santé environnementale », défini au niveau international par l’Organisation mondiale de la santé, résulte d’une prise de conscience entre la dégradation de l’environnement, la perception qu’en ont les populations, les connaissances établies sur les liens entre la santé et l’environnement, et les progrès de la recherche dans ce domaine. Il s’oppose au développement de maladies et d’affections liées notamment à la pollution de l’environnement par des agents biologiques (virus ou bactéries…), physiques (rayonnements, bruit), ou chimiques (pesticides, engrais, solvants, PCB…).


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