TDAH : Le témoignage d'un enseignant canadien
Article de l'Hebdo Journal (Quebec) du 9 avril 2015
Auteur : Geneviève Beaulieux-Veilleux
L'article s'intitule : "Dossier TDA/H, Gaétan Proulx a côtoyé plusieurs jeunes médicamentés"
L'article indique que Gaétan Proulx a enseigné pendant 30 ans et a été en contact avec plusieurs centaines de jeunes du primaire dans une école de Saint-Georges-de-Champlain (Shawinigan, entre Québec et Montréal). Son regard sur l'effet des médicaments sur les jeunes diagnostiqués TDA/H est un regard de grand bon sens.
"Je ne suis pas un expert", dit-il, "mais j'ai remarqué que, pour certains, c'était pire après les médicaments qu'au début."
Cet enseignant parle de la médication comme un "faux allié utilisé par parents et médecins pour tenter de maîtriser les jeunes plus turbulents", ajoutant que c'était "comme une mode dans la fin des années 80 et le début des années 90".
Cet ancien enseignant se rappelle un garçon de 6ème qui se montrait en trop plein d'énergie et qui fut vite associé au TDA/H. Après avoir échangé des correspondances avec ses parents, Gaétan Proulx a compris que le jeune s'ennuyait de son père qui vivait alors séparé de sa mère. En dépit de la présence de sa mère, explique-t-il, le jeune garçon avait besoin d'une présence paternelle : "Oui, il attirait l'attention, mais le trouble était ailleurs. Ce n'était pas de Ritalin(1) dont il avait besoin, mais de son père!".
L'enseignant se souvient également d'une fille de 12 ans au comportement très lunatique, à qui on a prescrit ce psychostimulant. Sur elle, les effets ont été bénéfiques, selon lui : elle avait une meilleure concentration et ses notes ont augmenté (2). Monsieur Proulx dit avoir développé dans sa classe des tactiques pour bien composer avec cette catégorie d'élèves ayant des besoins spéciaux : "J'avais des ententes avec certains. Je leur faisais comprendre que, s'ils ne voulaient pas travailler pour telle raison, c'était correct. Par contre, il ne fallait pas qu'ils dérangent le reste de la classe." Une attitude qui pourrait servir à de jeunes enseignants qui ne savent comment réagir avec de jeunes enfants turbulents.
(1) "Ritalin" est l'équivalent nord-américain du traitement connu ici comme "Ritaline".
(2) Les psychostimulants amphétamine-like tels la Ritaline, le Quasym ou le Concerta (à base de méthylphénidate) ont en général un effet apparent bénéfique, mais des effets secondaires graves peuvent apparaître après plusieurs mois et c'est pourquoi les laboratoires ne l'indiquent pas sur le long terme et qu'un suivi particulier, comprenant des électroencéphalogrammes réguliers, est demandé en cas de traitement.
Lien sur l'intégralité de l'article :
http://www.lhebdojournal.com/Actualites/Societe/2015-04-09/article-4104477/Dossier-TDAH%3A-Gaetan-Proulx-a-cotoye-plusieurs-jeunes-medicamentes/1