Hyperactifs-TDAH

Hyperactifs, TDAH et compagnie

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Hyperactifs, TDAH et compagnie

Mercredi 10 février 2016 à 16:06


On pouvait lire ce matin, 10 février 2016, un nouvel article sur le site doctissimo.fr. relatif au Trouble du Déficit Attentionnel (TDA). L'article relate une étude américaine récente de Roxana L. Aguirre Castaneda intitulée "Childhood Attention-Deficit/Hyperactivity Disorder, Sex, and Obesity" (Le Trouble du Déficit Attentionnel/Hyperactivité, le sexe et l'obésité), qui démontrerait que chez les filles, ce type de trouble est accompagné dans un nombre significatif de cas par du surpoids.

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L'objectif de l'étude était de démontrer que le pourcentage d'obésité durant l'enfance et l'adolescence de patients gênés par des troubles dits TDA(H) pourrait être lié à l'âge et au sexe des enfants. L'étude incluait 336 patients avec TDAH contre 665 enfants n'ayant pas ce trouble mais du même âge. L'association entre TDAH et surpoids chez les patients atteints a été estimée à l'aide d'un mode de contrôle sur les modèles dits "de Cox".

Résultat : 

les enfants diagnostiqués avec un déficit attentionnel sont apparus comme 1,23 fois plus susceptibles d'être en surpoids pendant la période de l'étude, que les enfants non diagnostiqués et à priori non gênés par les symptômes. Cette association n'était pas statistiquement significative pour chaque sexe. Néanmoins, l'étude a montré un écart significatif dans les risques d'évolution chez les filles (taux de 2,02 %) contrairement à chez les garçons (1,41 %) Une plus grande proportion d'enfants diagnostiqués étaient obèses passé l'âge de 20 ans, comparé au groupe contrôle non TDAH. Ce taux n'a été observée que chez les filles. De plus, il n'a pas été noté de différence dans les taux de surpoids entre ceux traités aux stupéfiants amphétamine-like et ceux non traités. Sauf erreur, l'étude ne mentionne pas combien parmi les enfants diagnostiqués étaient ou non traités.

Pour conclure, l'étude indique que le TDAH chez l'enfant est associé au surpoids pendant l'enfance et l'adolescence chez un nombre relativement important de filles et jeunes-filles. D'après l'équipe qui a fait cette étude, le traitement aux psychostimulants n'est pas associé au développement de l'obésité chez le jeune adulte. Il semblerait donc que l'étude ait eu pour but de démontrer que les stupéfiants de plus en plus prescrits aux enfants ne sont pas les causes directes de leur obésité.

Cette étude de la "Mayo Foundation for Medical Education and Research", parue aux éditions Elsevier Inc., date de 2015 et a été rendue possible grâce aux subventions du "Rochester Epidemiology Project" et du "National Institute of Health Research".

Notre avis :

Le fait qu'il y ait un nombre significatif de filles et jeunes-filles diagnostiquées TDAH présentant dans le même temps un risque de se retrouver en surpoids attire l'attention sur les débats qui prennent place depuis plusieurs années sur le rôle de l'alimentation dans la survenue de symptômes de troubles attentionnels et/ou d'hyperactivité. Plusieurs études ont mis le doigt sur un fait important : notre alimentation et l'eau que nous buvons sont de plus en plus chargés en pesticides, antibiotiques et hormones de toutes sortes, de telle manière que cela induit des perturbations endocriniennes de plus en plus répandues. Ces mêmes perturbations ont une répercussion sur le comportement : agitation et manque d'attention en sont les symptômes les plus visibles. Ainsi, il n'y aurait rien de surprenant à ce que ce soient les enfants les plus touchés au niveau endocrinien -et donc en surpoids- qui soient les plus gênés par les troubles que l'on associe au TDAH (manque d'attention et hyperexcitabilité des cellules du système nerveux central).

Par conséquent, nous ne pouvons qu'encourager les parents d'enfants présentant de tels troubles ou des troubles apparentés à bien étudier la façon dont leurs enfants s'alimentent et, éventuellement, de consulter un(e) nutritionniste afin de voir si un régime adapté peut être utile et faire évoluer positivement les comportements. C'est, d'ailleurs, avec des analyses biologiques poussées, une approche à avoir avant toute idée de mise en place d'une médication. "Avant tout, ne pas nuire", est censé être le credo des médecins. Qu'il soit au moins le nôtre.

Nous attirons, par ailleurs, l'attention sur le fait que certains parents qui méconnaissent les effets biochimiques des médicament sont demandeurs de prescription aux amphétamine-like (méthylphénidate qui constitue les traitements de la Ritaline, du Concerta, du Quasym et Medikinet) pour leur fille lorsque celle-ci est en surpoids. Il est bien connu, en effet, que les amphétamines et leurs "cousins" amènent une perte d'appétit conséquente, bien que celle-ci ne soit pas sans danger, surtout pour un organisme en construction.


Lien sur l'étude (en langue anglaise) et la bibliographie :
http://www.mayoclinicproceedings.org/article/S0025-6196%2815%2900770-3/fulltext


 

Commentaires

Vos commentaires

Par lancien le Mercredi 17 février 2016 à 18:03
J'aime bien ces articles. Je viens y apprendre des choses de temps en temps. J'aime bien aussi doctissimo, c'est agréable à lire que mes bouquins de neurologie.
Encore un blog ancien de cow? Cela devient rare.
Regardez sur mon blog les articles de la catégorie "annuaire sur Eklablog", en vue du transfert prochain de nos blogs sur ce site
 

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