Hyperactifs-TDAH

Hyperactifs, TDAH et compagnie

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Mercredi 25 septembre 2013 à 15:42

Le n° 3246 (18 au 24 septembre 2013) du magazine L'EXPRESS titrait :

DEPENSES DE SANTE, CEUX QUI ABUSENT

Articles : pages 44 à à 58

Mettant en avant le livre-réquisitoire de Véronique Vasseur, où ce médecin détaille comment la France gaspille des milliards en abusant notre système de santé, les articles signés Corinne Lhaïk et V.O. relaient son coup de gueule decontre le grand laxisme des médecins, laboratoires et même des patients que nous sommes ; l'auteure du livre, quant à elle, dénonce la "gabegie de l'aide médicale d'Etat".

Extraits :

"Professions médicales, gouvernants, patients : tous sont responsables du laxisme qui mine notre système de santé, quand ils ne sont pas coupables d'en tirer un profit personnel. Voilà le diagnostic implacable que dressent le Dr Véronique Vasseur et la journaliste Clémence Thévenot dans un livre dont l'Express publie des extraits."

..."Que les Français consomment trop de médicaments, que la logique du marketing des laboratoires pharmaceutiques ne rencontre guère de résistances, que les médecins ne se trouvent pas là où l'on en a besoin, etc., d'autres l'ont déjà établi... L'originalité de leur démarche vient de cette exhaustivité et de la désignation d'un coupable inattendu : l'assuré social. La santé est devenue un produit de consommation comme un autre, qui nourrit Internet, magazines et séries télé..."

"Très lucratifs pour l'industrie pharmaceutique qui finance volontiers des campagnes en leur faveur, les dépistages sont pratiqués à grande échelle... Le dépistage, comme la prévention, sauve des vies, mais ce qu'on dit moins, c'est qu'il conduit trop souvent à des diagnostics en abondance et favorise parfois l'émergence du risque physique en transformant bien portants en malades. Plus on dépiste, plus on diagnostique..."

"L'INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE INTERVIENT DANS LE FINANCEMENT D'ASSOCIATIONS DE MALADES AU POINT DE LES CREER"

"Le filon des associations de malades. En 2013, l'information médicale se fait avant tout sur Internet. Au moindre pépin de santé, on surfe pour se rassurer et orienter sonchoix thérapeutique le plus rapidement possible. Au-delà des sites généralistes, des sites dédiés à telle ou telle pathologie fleurissent sur le Web dans le cadre d'associations de malades. Or, l'industrie pharmaceutique intervient dans le financement d'associations de malades, au point, parfois, de les créer de toues pièces, explique l'Igas. Certaines associations soutenues se voient positionnée comme interlocutrices privilégiées par les institutions internationales, notamment par la Commission européenne. La publicité pour les médicaments vendus sur ordonnance étant interdite, les laboratoires visent directement certains viviers d'usagers potentiels en finançant leurs associations. 103 labos ont ainsi versé 5,8 millions deuros en 2011 à 356 associations de patients."

..."Des visiteurs qui s'incrustent. Du côté des médecins installés, l'influence des labos est plus directe, plus personnelle aussi, grâce à l'arme fatale des firmes : les visiteurs médicaux. Noyé par la multitude de médicaments disponibles sur le marché (plus de 4.000), le médecin voit le choix de telle ou telle prescription orienté en fonction des informations dont il dispose, autrement dit celles dispensées par les laboratoires, notamment via leurs commerciaux... Pour le collectif Formindep, cette capacité à trier l'information est une véritable compétence professionnelle que les médecins n'ont pas acquise et ne maîtrisent pas pour la plupart, du fait entre autres d'une formation médicale initiale continue sous la coupe des firmes pharmaceutiques."

..."Une émotion ? Un médicament ! ...Les états d'âme des acheteurs potentiels de médicaments sont le terrain de jeu fétiche des laboratoires, avides de dénicher de nouvelles pathologies. Et ils en trouvent puisque sont apparus, depuis quelque temps : le trouble affectif saisonnier (le spleen quand les jours raccourcissent), le trouble explosif intermittent (la colère au volant), le trouble dysphorique prémensuel (être d'une humeur de chien avant ses règles), le trouble oppositionnel avec provocation (l'esprit réfractaire)... Les gens ne supportent pas d'être fatigués, d'avoir des insomnies ou d'être simplement tristes. Ils pensent qu'en tant que médecin on va régler tous leurs soucis. Même en leur expliquant que c'est normal d'être bouleversé après avoir perdu un proche ou que les coups de fatigue sont inhérents à tous, ils veulent à tout prix la pilule magique. Alors on finit par prescrire. On les drogue en toute légalité, constate amèrement un médecin.

Santé, le grand fiasco,
par Véronique Vasseur
et Clémence Thévenot.

Flammarion, 306 p., 19€
Sortie le 25 septembre.

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