D’un point de vue éthique, il est significatif que le fait de diagnostiquer, par exemple, un trouble du déficit de l’attention, un trouble oppositionnel avec provocation ou un trouble anxieux constitue un véritable défi pour les professionnels en raison de la difficulté à établir chez les enfants une distinction entre les conduites normales et pathologiques [31]. Il y a également lieu de penser que l’augmentation de la consommation de psychotropes contribue ou a contribué à déplacer les normes définissant quels comportements sont qualifiés de «normaux» et de socialement acceptables chez un enfant ou un jeune par opposition à ceux qui sont perçus comme pathologiques. Puisque l’établissement d’un diagnostic est à son tour influencé par de telles évaluations sociales et par le souci que les enfants aient un comportement approprié à l’école maternelle et à l’école primaire, une progression supplémentaire des prescriptions est prévisible. Cet exemple montre que entre le domaine de l’amélioration et celui des besoins thérapeutiques dépend de facteurs culturels et historiques – et qu’elle appelle par conséquent une réflexion éthique...

 Commission suisse d'éthique pour les médicaments humains

n° 18 / 2011

Pour l'Office Fédéral de la Santé Publique (OFSP)

Les substances pharmacologiques provoquent  certes des modifications dans le comportement de l’enfant, mais sans permettre à ce dernier d’apprendre à obtenir expérience d’apprentissage importante pour l’action autonome et responsable [26]: celle qui lui permettrait d’influencer sa conduite par ses propres décisions – et non (uniquement) par des moyens extérieurs – et de pouvoir en assumer la responsabilité... L’utilisation de techniques d’amélioration restreint de manière significative la liberté de l’enfant et constitue une entrave au développement de sa personnalité."