Hyperactifs-TDAH

Hyperactifs, TDAH et compagnie

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Mardi 11 juin 2013 à 12:42


ARTICLE DU MAGASINE EN LIGNE "ELLE"

Titre : "Junkid"

Signé par Dorothée Werner
Le 7 juin 2013


Lien : http://www.elle.fr/Societe/Edito/Junkid-2457411

Thème : le méthylphénidate, un médicament qui fait partie des stupéfiants, remboursé par la sécurité sociale. Un article qui prend position courageusement face à une industrie pharmaceutique toute puissante et à des parents qui manquent de recul ou d'information.


Le texte de l'article :

"Imaginez un peu : au moment de sortir sous des trombes d’eau, un enfant de 4 ans refuse obstinément d’enfiler son imper. Il pleure, se roule par terre, hurle. Chaque contrainte ordinaire le met hors de lui. Un autre enfant : à 8 ans, il ne tient pas en place deux secondes, n’écoute rien ni personne, zappe perpétuellement, exaspère parents et instits. Et encore cette petite de 10 ans, incapable de concentration, qui se met dans d’indicibles colères, balance par terre son assiette, transforme la salle de bains en tsunami, dévaste sa chambre, puis la maison. A 13 ans, cela ne s’arrange pas. A 16 ans, n’en parlons pas. Imaginez maintenant une drogue magique, une poudre maléfique, qui agirait sur le cerveau de ces enfants. On dirait qu’ils sont envoûtés, on inventerait le nom d’un syndrome inexistant jusqu’alors et justifiant tout. Plutôt que de chercher les causes de l’angoisse profonde manifestée par ces enfants en souffrance évidente, plutôt que d’affronter les vérités souvent dérangeantes qui les feraient aller mieux, les adultes éreintés les mettraient sous camisole chimique. Avec la meilleure volonté de la terre. « Pour leur bien. » Quelques gouttes par-ci par-là, un comprimé discrétos, et tout rentrerait enfin un peu dans l’ordre, y compris les résultats scolaires. Fastoche.

Cette drogue existe. Elle s’appelle le méthylphénidate, elle est notamment commercialisée sous les noms de Ritaline ou Concerta et remboursée par la Sécu. Une étude* vient de montrer l’explosion de son utilisation en France : la quantité de boîtes vendues a bondi de près de 70 % en cinq ans et le nombre d’utilisateurs chez les moins de 20 ans a augmenté de 114 %. Une progression totalement disproportionnée par rapport au nombre de cas nécessitant effectivement une prise en charge psychiatrique. Très en vogue aux Etats-Unis, cette substance addictive proche des amphétamines et classée parmi les stupéfiants est appelée la « kiddy coke », la drogue des enfants. La Haute Autorité de Santé a mis de sérieux bémols à son utilisation, émettant notamment d’inquiétantes réserves sur ses effets secondaires**. Qui s’en soucie ? A partir de quand le mal-être d’un enfant devient-il une maladie mentale nécessitant un médicament, une muselière chimique ? Va-t-on fabriquer une génération d’enfants drogués sous prétexte que les adultes n’ont pas su trouver d’autre solution ?"

* Etude Celtipharm-- « Le Parisien », basée sur l’activité de 3 004 pharmacies, publiée le 29 mai 2013.
** Le 3 octobre 2012, à lire sur
has-sante.fr

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