Hyperactifs-TDAH

Hyperactifs, TDAH et compagnie

Hyperactifs-TDAH

Hyperactifs, TDAH et compagnie

Samedi 17 mai 2014 à 12:00

Compte-rendu de la soirée organisée par la Fédération de parents d'élèves FCPE à Jacou,
le 16 mai 2014.

Thème :

Les Enfant Intellectuellement Précoces (EIP) ou à "Haut Potentiel Intellectuel" (HPI)

Comment les détecter, quelle prise en charge ?



19h. Les membres de la FCPE des écoles et collèges de Jacou, dont Monsieur Nicolas, rajoutent à la hâte des sièges car l'assemblée est très nombreuse; la salle prêtée par la Mairie de Jacou est archi-comble, ce qui prouve l'intérêt grandissant des parents pour la "précocité" intellectuelle. L'inspectrice pédagogique régionale de l'Académie n'a pu être présente, mais Monsieur Cazanave, référent de l'Hérault pour la scolarisation des enfants à haut potentiel intellectuel, était là, entouré d'une enseignante de maternelle, Madame Répetti-Tuya, et de Madame Gaillard, Présidente de l'association languedocienne AEHPI-LR.

Sans s'attarder sur les différents termes utilisés pour déterminer ces enfants dont le cerveau bouillonne à la vitesse grand "V", les participants nous ont apporté leur connaissance pratique et de terrain sur le sujet et nous ont notamment appris que le haut potentiel intellectuel touche environ 3% de la population; il y en aurait dans les 400.000 en France. 
Il est repéré (certains parlent de "diagnostic") par les parents eux-mêmes, aidés de psychologues qui examinent les données comportementales de l'enfant et lui font passer un ou des tests de QI selon son âge. Certains enseignants sont sensibilisés également, mais ce n'est pas la majorité.

Ce qui caractérise les jeunes enfants dits "précoces" :

  • Une synthaxe et un vocabulaire très riche dès la tendre enfance
  • L'enfant est très curieux de tout, a le regard vif
  • Il est très précis (8h28 ne sera pas 8h et demie, par exemple)
  • Il questionne incessamment
  • Fascine autant qu'il épuise
  • Qi : + de 130 au test de Wechshler (autres tests : WISC, WPPSI)
  • Brillant à l'oral mais a souvent du mal à écrire (les idées fusent)
  • Rétif au travail
  • Rétif à la graphie / au graphisme
  • Renfermé, s'ennuie en classe
  • Sensation que le rythme scolaire est trop lent
  • Pas sportif, maladroit
  • Présente une instabilité motrice, même dans la motricité "fine"
  • Dyspraxie, dyslexie, dysgraphie : souvent associées
  • Paradoxallement, bien que plus rapides intellectuellement, très lent dans le travail scolaires
  • En grandissant : opposition, pousse souvent les adultes à bout
  • Enfant particulièrement anxieux
  • Souhaite se différencier de la norme
  • Hypersensibilité
  • Peut présenter un état dépressif, notamment à l'adolescence
  • Humour particulier développé très tôt, ironie
  • Présence d'irritabilité et d'agressivité
  • Souvent excessif (tout ou rien, pas de mesure)
  • Grande capacité à se concentrer sur ce qu'il aime mais sinon très distrait
  • Difficultés relationnelles

On se rend compte que ces caractères sont les mêmes que ceux pris en compte par nombre de spécialistes pour déterminer des enfants que l'on étiquettera, souvent sans précision, dans le continuum de l'autisme, de la pshychose infantile ou de l'hyperactivité, avec les traitements parfois destructurants -voire destructeurs- qui s'en suivent sur le plan neurologique.

Au niveau neurologique, justement, nous avons appris que des IRM fonctionnelles avaient montré que moins de zones cérébrales d'enfants HPI sont activées lors du traitement de l'information, également moins d'activité de l'hypocampe; le cortex pré-frontal se développe très tôt et le développement de l'amygdale est plus important, ce qui serait dû à une forme de "blocage" suite à un accès émotionnel. Nous avons écouté Mme Gaillard nous expliquer comment l'hémisphère droite est surtout sollicitée, nous précisant que cette hémisphère est, entre autre, le siège des émotions négatives, d'où anxiété.
 

Pour ce qui est de la prise en charge des enfants à haut potentiel intellectuel, Madame Répetti-Tuya nous a parlé de dispositifs mis en place par des équipes éducatives dans le milieu scolaire traditionnel (l'idée de classes à part n'est pas à l'ordre du jour dans la mesure où elles ne permettent pas un intégration et interaction réelle dans le tissu social existant). L'accent est mis sur la participation des enseignants à l'effort de reconnaissance et sur leur capacité à réagir de façon appropriée, notamment en :

  1. Adaptant le niveau d'études au niveau intellectuel de l'enfant (qui a besoin de complexité)
  2. Donnant à apprendre autrement, en gardant à l'esprit que ces enfants manquent souvent de maturité
  3. Apportant peu à peu une méthodologie, car leur forte intuitivité les en éloigne
  4. Se rappelant qu'ils ne sont pas bons dans tout et agir en conséquence (soutien pour certaines matières)
  5. Faisant acte de patience (surtout pour l'écrit) et de compréhension
  6. Se gardant de toute position trop frontale, eu égard à l'hypersensitivité de ces élèves
  7. Proposant des activités utilisant leurs capacités particulières (jeu, exercices...)
  8. Faisant fonctionner le système de petits groupes où chacun apporte ses atouts aux autres
  9. Redonnant confiance à l'élève en difficulté
  10. Veillant à ce que les autres élèves le respectent (ils sont parfois sujets à des formes de harcèlement diverses)

Les interventions ont été suivies de questions-réponses, mais hélas, le temps manquant, tout le monde n'a pas pu s'exprimer avant de passer au buffet aimablement apporté par la FCPE. Il est alors plus de 22h.

Il ressort de cette soirée, malgré un vent d'enthousiasme au vu de la reconnaissance et de la prise en charge ébauchée au niveaux national, régional et local, un sentiment de regret : l'information sur les difficultés et la prise en charge de ces enfants ne passe guère, tant auprès des parents que des enseignants ou des professionnels de la santé. Quant à l'Education Nationale, elle n'a encore rien mis en place de façon générale sur l'information spécifique nécessaire qui s'y rattache; seule une formation globale sur différents troubles des apprentissage est proposée, de plus uniquement sur la base du volontariat, ce qui veut dire que les professeurs qui n'y sont pas sensibilisés au départ ne sauront pas reconnaître ces élèves.

Pourtant, selon les chiffres officiels, un tiers d'entre eux seraient en véritable échec scolaire. C'est pourquoi nous enjoignons tous les lecteurs de ce blog à faire passer l'information autour d'eux. D'autant que la plupart des parents ne connaissent pas les "symptômes" de ce que l'on a longtemps appelé la "précocité" intellectuelle et ne savent ainsi aucunement comment se renseigner sur le sujet.

Pour plus d'informations, contacter la FCPE de Jacou :
http://fcpe-jacou.org - Email : rnicolas.fcpe@gmail.com.

Association AEHPI-LR : 04 67 92 25 05 (contact@aehpilr.org)
Association Atout Précocité : http://www.atout-precocite.fr/

Association Remedya : http://www.remedya.fr/

Inspection Académique de l'Hérault : 04 67 91 47 00 (http://
www.ac-Montpellier.fr/)

Ministère de l'Education Nationale : http://
www.education.gouv.fr/cid2559/page-contacts.html



Commentaires

Vos commentaires

Par Régis Nicolas le Lundi 19 mai 2014 à 17:18
Merci pour ce compte-rendu.
Il y a juste une petite erreur dans mon adresse mail, ce qui pourrait gêner les personnes intéressées par me contacter.
C'est rnicolas.fcpe@gmail.com (et non .org).

Cordialement,
Regis Nicolas.
 

Vos commentaires









Commentaire :








Votre adresse IP sera enregistrée pour des raisons de sécurité.
 

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | Page suivante >>

Créer un podcast