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Vendredi 5 avril 2013 à 18:51

LE GUIDE des 4000 MEDICAMENTS
UTILES, INUTILES ou DANGEREUX

"Le Guide des Médicaments", livre choc des professeurs Philippe EVEN et Bernard DEBRE, vient enfin de sortir. J'aurais dû vous le signaler plus tôt car "Le Nouvel Observateur" s'est empressé de le faire savoir dans son numéro de la semaine dernière (n° 2497 - du 13 au 19 septembre 2012). Avec gros titre et le sous-titre : "Utiles, inutiles ou dangereux". Le ton est donné. Le magasine s'est entretenu avec les auteurs de ce guide sulfureux et en rend compte sur 8 pages (81 à 89). Plusieurs parties à l'article :

1. Entretien avec le Professeur Philippe Even, avec BFMTV News 24/7. Bilan : "50% de médicaments inutiles, 20% de mal tolérés, 5% de "potentiellement très dangereux", mais, incroyable paradoxe : 75% sont remboursés."

2. La fièvre de l'ordonnance en France, ou de la propension des médecins de l'hexagone à prescrire de façon abusive.

3. Cholestérol : la folie des statines : une efficacité très contestée.

4. Le "Syndrôme de Sissi" ou l'inventivité de l'industrie pour inventer des maladies (comment transformer les bien portants en patients).

5. Les tableaux commentés des 94 médicaments d'excellence, où il est souligné que copies et ersatz sont rarement utiles.

6. De prime importance : Les 58 médicaments dangereux, signalés comme à haut risque et "à proscrire immédiatement" selon les auteurs, comme l'a été, après bien des périples, le tristement célèbre "Médiator" il y a peu. Parmi ceux-ci, un stupéfiant qui avait été prescrit à un de mes fils (heureusement sorti de cette prescription aujourd'hui).

7. Le business des poudres de Perlimpinpin : où l'on apprend que les placebos rapportent des milliards malgré leur effet proche de zéro. En plus, il semblerait que plusieurs d'entre eux soient dangereux.

Vous vous en doutiez certainement plus qu'un peu. Bernard Debré et Philippe Even dénoncent une politique de santé publique contre-productive, une industrie pharmaceutique surtout préoccupée par son chiffre d'affaires et une élite médicale parfois complice et souvent silencieuse. Et des "patients" parfois bien portants au départ et devenus des cobayes pour remplir les tirelires de l'industrie. Des patients qui s'imaginent la médecine comme une science exacte et sont abreuvés de conseils de "spécialistes" bien souvent pris dans le tourbillon des intérêts.

Extrait de l'entretien avec le professeur Philippe Even :

Anne Grignon et Céline Revel-Dumas : "De cette industrie, vous dites qu'elle est devenue stérile et profondément pervertie. Comment en est-on arrivé là ?"

Philippe Even : "L'industrie a mangé son pain blanc avant 1990, en découvrant ce qu'il était facile de découvrir... Mais, soudainement, la biologie s'est terriblement complexifiée. On n'étudie plus un organe mais ses cellules et ses dizaines de milliers de molécules... On avance, mais pas à pas. C'est pourquoi les nouveaux médicaments n'ont, eux non plus, que des applications ponctuelles. Ainsi, ces 20 dernières années, pas un seul traitement de grande envergure, c'est-à-dire qui soit à la fois très actif et qui concerne un grand nombre de malades, n'a été découvert... L'industrie a décroché, elle a abandonné les recherches devenues trop complexes. Les petits marchés étant beaucoup plus étroits qu'autrefois, cela l'oblige, pour maintenir ses sacro-saints bénéfices, à vendre ses molécules à des prix nettement supérieurs aux prix d'autrefois ; parfois 100.000 euros par an et par malade."

Ce guide s'adresse à tous. J'ai fini par le lire et il est très instructif, même si parfois incomplet. On le trouve aux Editions "Le Cherche-Midi", il fait 912 pages et est diffusé au prix de 23,80 euros. Est-ce le coût de la connaissance ? En tout cas, je conseille a minima la lecture du magasine. Pour ceux qui ont raté sa parution, je pense qu'on peut encore se le procurer. Et puis je parie qu'on en entendra encore parler. Car les laboratoires vont certainement lancer une contre-offensive. Ils en ont les moyens.

NB : Deux psychostimulants à base de Méthylphénidate (Ritaline, Concerta) sont notés selon les Professeurs Even et Debré comme "A retirer du marché : prescriptions trop larges, efficacité médiocre, diminution de l'appétit et retard de croissance". Ils ajoutent : "On n'éduque pas des enfants avec des comprimés".

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