Hyperactifs-TDAH

Hyperactifs, TDAH et compagnie

Hyperactifs-TDAH

Hyperactifs, TDAH et compagnie

Lundi 30 septembre 2013 à 13:42

L'HYPERACTIVITE INFANTILE
en 90 questions

Jean-Charles Nayebi
Editions Retz, 2006


Notre avis :

Jean-Charles Nayebi a souhaité participer à faire connaître et "reconnaître" ce qu'il appelle "cette maladie" afin que les stéréotypes de "sale gosse" ou de "cancre" ne nuisent pas à la compréhension du problème de "ces" enfants. L'idée est louable. L'auteur, qui est docteur en psychologie et a fondé le laboratoire d'examens psychologiques, dresse le tableau d'un enfant "qui a la bougeotte", "ne tient pas en place, court, grimpe partout souvent et sa raison précise", dont la difficulté de concentration en classe s'associe à cette bougeotte, ce qui semble normal. Et il nous explique que "cet enfant risque d'être hyperactif". Pourtant, à nos yeux, ce n'est pas un "risque" puisqu'il décrit justement un enfant hyperactif. Ce qu'il veut dire, c'est qu'il entre dans la classification d'un trouble auparavant nord-américain et qui envahit la planète : le TDA/H. Entendez : Trouble Déficit de l'Attention (depuis peu avec ou Sans hyperactivité).

J.-C. Nayebi reconnait que les positions théoriques et pratiques des professionnels de l'enfance demeurent divergentes au moins en France. Pourtant, il évoque les "démarches à suivre pour une meilleure prise en charge de l'enfant", c'est-à-dire bien entendu la psychothérapie, mais aussi le traitement médicamenteux à la Ritaline, indiquant que les deux méthodes peuvent se combiner. Dans les troubles de l'apprentissage les plus constatés pouvant être associés à un TDA/H, il cite des troubles qui en eux-mêmes amènent forcément à des difficultés d'attention : les DYS (dyslexie, dysorthographie, dysgraphie, dyspraxie, dyscalculie), bref, des difficultés pour lire, écrire, calculer, être bien coordonné. Ces "troubles" sont intrinsèques au fait d'être un jeune enfant en pleine évolution et se traitent par une adaptation ciblée progressive. Où se situe donc la marge entre normal et pathologique ? Et pourquoi traiter ce type de trouble avec des médicaments ? L'auteur ne le dit pas. Il indique, malgré tout, que le méthylphénidate (Ritaline) figure au tableau des stupéfiants et que sa prescription se fait sur ordonnance sécurisée de 28 jours renouvelables. Il ne cache pas l'incertitude du corps médical face à cette "pathologie" et au traitement prôné (en notes de bas de page) : "La pathologie de ces enfants SEMBLE découler d'une stimulation insuffisante au niveau du noyau strié."... "Le méthylphénidate SEMBLE stimuler la concentration à partir d'influences inhibitrices sur le cortex frontal..."

Un plus : un encart sur l'histoire du méthylphénidate en France. On peut y lire que l'AMM avait été retirée officiellement en 1986 (il n'est pas indiqué pourquoi) et des autorisations d'importation accordées dès cette date. On lit aussi que Ciba-Geigy s'est vu accorder une nouvelle AMM en 1995 mais assortie de dispositions rigoureuses de prescription et de délivrance dans le but de garantir le bon usage du médicament.


Un moins : pas d'historique général du méthylphénidate et quasiment aucun détail sur les effets secondaires. L'auteur se croit obligé de noter qu' "il est important de signaler ici qu'il ne faut pas confondre les effets indésirables d'un médicament et son effet positif observé". Comme si quelqu'un pouvait confondre. Et comme s'il était important que les parents ne prennent pas peur avant de laisser prescrire un tel médicament à leur enfant. D'autant qu'il n'est nulle part indiqué dans ce petit livre que le patient (en l'occurence les parents, vu le jeune âge des enfants) a droit à l'information et n'est pas obligé d'accepter la mise sous traitement médical dans ce type de trouble. L'information, voilà ce qui manque cruellemement.

Malgré tout, l'auteur donne des petits "trucs" pour aider un enseignant à réagir face à un élève difficile, indiquant que la stratégie punitive ne marche pas. Des conseils de bon sens sont bien sûr toujours bienvenus.  Les recommandations données par J.-C. Nayebi sont de cet ordre et fonctionnent pour TOUS les très jeunes élèves : "s'assurer en permanence que l'on a toute l'attention de l'enfant, marquer clairement les étapes de l'énoncé d'un cours, en situation d'examen, s'assurer que l'élève comprend bien la consigne et relit ses réponses lentement avant de rendre sa copie." Il donne également quelques consignes utiles aux parents, comme celle de planifier le travail scolaire de l'enfant et d'organiser une régularité journalière. Et puis, ce psychologue insiste pour expliquer aux parents anxieux que leur enfant ne manque pas de volonté, qui'l n'est pas arrogant et qu'il faut mettre en place une stratégie visant à redonner à leur enfant une bonne image de lui-même, condition indispensable pour son adaptation et son épanouissement. Bref : sans pointer franchement du doigt l'inadaptation de certaines pratiques éducatives parfois musclées, il montre que l'essentiel est dans l'écoute et la patience.

Commentaires

Vos commentaires

Aucun commentaire n'a encore été ajouté !
 

Vos commentaires









Commentaire :








Votre adresse IP sera enregistrée pour des raisons de sécurité.
 

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | Page suivante >>

Créer un podcast