Hyperactifs-TDAH

Hyperactifs, TDAH et compagnie

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Hyperactifs, TDAH et compagnie

Lundi 8 avril 2013 à 17:04

 

LES PSYCHOSTIMULANTS

Les psychostimulants ou stimulants du système nerveux central (SNC) font partie des phényléthylamines. Les amphétamines et équivalents sont utilisées depuis 1937 pour le traitement des enfants hyperactifs (source : http://fichespsycho.acjq.qc.ca/meds_psychostimulants.html).  L'un d'eux, le Méthylphénidate (MPH), est la molécule de base de la Ritaline, du Concerta et du Quasym. Le MPH agit en inhibant la recapture de la dopamine et de la noradrénaline (ou norépinéphrine) dans les synapses, ce qui provoque une augmentation des concentrations extracellulaires de ces neurotransmetteurs.

 

La Ritaline provient du prénom (Rita) de la femme du chimiste qui synthétisa la molécule, brevetée en 1954 par les laboratoires Ciba (précuseur de Novartis). Elle était alors prescrite comme traitement de la dépression et de la narcolepsie, à une époque où l'on n'hésitait pas à délivrer la cocaïne sans ordonnance à des fins médicales. C'est au début des années 1960 qu'on commence à l'utiliser pour soigner les troubles d'attention et d'hyperactivité... Son surnom outre Atlantique : "Kiddy Coke" (la Cocaïne des petiots)."

 

Une partie de la controverse entourant le recours à ces médicaments provient  justement du fait que le méthylphénidate (MPH) qui les compose s’apparente à la cocaïne et aux amphétamines. Sur les risques d'apparition d'une toxicomanie suivant la prise de ces psychostimulants, les recherches se contredisent. Certaines, soutenues principalement par les fabricants des substances, veulent faire passer le message selon lequel le stupéfiant incriminé protègerait l'enfant du développement d'une toxicomanie. A contrario, les défenseurs d'une médecine moins assujettie aux laboratoires alertent sur les risques de développer un problème de consommation. Une étude, cependant, a pu établir de façon indiscutable un lien significatif entre le traitement et un risque accru de troubles ultérieurs liés aux substances.

 

De nos jours, les prescripteurs de méthylphénidate recommandent d'associer ces psychostimulants à des mesures psychologiques, pédagogiques et/ou sociales, ces dernières étant pressenties comme au moins aussi importantes que la médication chimique. On donne aussi de plus en plus le traitement à des enfants pour améliorer leurs performances académiques et diminuer ponctuellement la fatigue intellectuelle ou physique. Le méthylphénidate augmentant les capacités sportives, cela le fait ranger parmi les substances dopantes interdites en compétition. Néanmoins, certains contournent l'interdiction en déposant une demande d'usage à des fins thérapeutiques (AUT), dont la fréquence risque d'aller en augmentant au vu de la tendance actuelle (source : http://www.medicalforum.ch/pdf/pdf_f/2012/2012-08/2012-08-354.PDF).

 

Le méthylphénidate est un stimulant du système nerveux central : il augmente la concentration des neurotransmetteurs : noradrénaline et dopamine. En France, le traitement  initial est soumis à une prescription hospitalière annuelle des services de neurologie, psychiatrie et pédiatrie, mais elle peut être renouvelée par tout médecin sur présentation de la prescription initiale et de nombreux médecins en abusent. Pourtant, Novartis Pharma, qui commercialise la Ritaline (AMM* en 1995), reconnaît que ses chercheurs sont incapables de prévoir à long terme les effets du "médicament". Par ailleurs, on a récemment découvert qu’il provoque des tumeurs cancéreuses du foie chez les souris de laboratoire.  

 

Mais les effets indésirables ne s'arrêtent pas à des risques lointains : la notice d'utilisation du Concerta (AMM obtenue en 2003), par exemple, en cite un nombre impressionnant, qui comprend : perte d'appétit (comme le tristement célèbre Médiator, lui aussi dérivé amphétaminique), troubles du sommeil, augmentation de la pression artérielle, effets psychotiques... Et même envies suicidaires.

 

A la demande de l'ANSM, les 3 laboratoires distributeurs des psychostimulants qui nous intéressent, Novartis, pour la Ritaline, Johnson & Johnson (Janssen) pour le Concerta et Shire pour le Quasym, ont envoyé, en 2012 un rappel des conditions de prescription, délivrance et utilisation des médicaments contenant du chlorydrate de méthylphénidate – les laboratoires rappellent que le MPH est un stupéfiant-, ainsi que des recommandations de surveillance de ses effets indésirables. Le document, long de 3 pages, a été adressé aux médecins prescripteurs et aux pharmaciens. Le bilan du suivi des effets de la molécule, y lit-on, "met en évidence la survenue d'effets indésirables nécessitant une surveillance particulière ainsi que l'existence d'un mésusage et le non respect de certaines règles de prescription et de délivrance.

 

Aux U.S.A. : D'après des statistiques, près de 10 % des enfants américains âgés de 10 ans sont traités par ce médicament. La consommation de Ritaline y aurait doublé entre 1990 et 1995. Une journaliste française signale qu'en 1998 "dans certaines écoles, 20 % des enfants en consomment régulièrement. En 1996, la "Drug Enforcement Administration" a constaté que 30 % à 50 % des adolescents suivis par un médecin consommaient cette drogue hors prescription. Toujours aux Etats-Unis, en 1990, on comptait 271 hospitalisations d’urgence dues à la Ritaline et, en 1998, on en comptait 1 727.

TDA/H : Troubles Déficit d'Attention avec ou sans Hyperactivité

AMM : Autorisation de mise sur le marché

MPH : Méthylphénidate (stimulant "amphéntamine-like")

ANSM : Agence Nationale de la Sécurité du Médicament (ex Afssaps)

SNC : Système nerveux central

AUT : Autorisation d'usage thérapeuthique

 

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