Hyperactifs-TDAH

Hyperactifs, TDAH et compagnie

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Vendredi 5 avril 2013 à 19:06

MEDIATOR 150 mg COMBIEN DE MORTS ?

La raison pour laquelle je présente ce livre est qu'il concerne le Médiator, dont la molécule est un dérivé amphétaminique, ce qui est également le cas du chlorydrate de Méthylphénidate (MPH), base des psychostimulants que l'on donne trop systématiquement aux enfants "hyperactifs" ou manquant de concentration : Ritaline, Concerta et Quasim (pour la France).

Le tristement célèbre médicament Médiator des laboratoires Servier a été retiré du marché en 2009. Tout le monde s'est insurgé contre la lenteur des autorités sanitaires et la discrétion des laboratoires. La pneumologue Irène FRACHON, contre vents et marées et surtout contre intimidations et menaces, a réussi à alerter l'opinion publique. En novembre 2011, la journaliste Anne CRIGNON, du "Nouvel Observateur" nous résume la saga :

"Irène Frachon, seule contre le Médiator.

Sans la pneumologue du CHU de Brest, le célèbre coupe-faim du laboratoire Servier continuerait de faire des ravages.C'est un remake d'"Erin Brokovitch" au fin fond du Finistère. Irène Frachon, pneumologue auservice hospitalier universitaire de Brest, s'est battue trois ans pour que soit retiré du marché un médicament potentiellement mortel : le Mediator 150 mg. A partir de documents accablants, elle raconte comment Servier, multinationale pharmaceutique française, a négligé les effets secondaires.

... Un coupe faim dérivé de l'amphétamine. Septembre 1990. A l'hôpital Béclère de Clamart. Irène étudie une maladie rare : l'HTAP, ou hypertension artérielle pulmonaire. Dans ces années-là, les femmes sont de plus en plus nombreuses à développer une HTAP, laquelle entraîne le plus souvent la mort par étouffement. Son chef de clinique, François Bernot, met en cause un médicament : l'Isoméride. Diffusé par Servier depuis 1985, il est très efficace pour maigrir. C'est un dérivé de l'amphétamine, de la famille des anorexigènes, autrement dit : un coupe-faim. Sept millions de français l'absorbent. Aucun risque sérieux n'est mentionné sur la notice.

En 1996, un article du "New England Journal of Medicine" donne raison au médecin puis dans la foulée, les Américains découvrent que l'Isoméride s'attaque non seulement au poumon mais aussi aux valves du coeur, qui se rétractent dangereusement. L'Isoméride est retiré du marché en 1997.

Le Médiator, un Isoméride masqué ?

L'histoire va rebondir neuf ans plus tard. Au CHU de Brest, où elle excelle désormais, Irène en ce mois de juin 2006 lit "Prescrire", journal médical indépendant. On y déplore qu'un médicament, le Médiator, commercialisé par le même Servier depuis 1976, proche par sa composition du fatal Isoméride, soit toujours en circulation.

... Un médicament si dangereux prescrit depuis trente ans, est-ce possible ? Elle doute de ce qui se révèle à elle, en perd le sommeil.... Un même poison, deux cibles : poumon et coeur. Il faut le faire savoir. Un cadre de la Caisse Nationale d'Assurance Maladie va l'aider. Son nom de code : "Père Noël".

Le livre d'Irène Frachon a tout du thriller médical. Mais tout y est vrai... Des amis ont tenté de la dissuader d'écrire. Trop risqué, disaient-ils, tu vas passer sous un camion ou te prendre un contrôle fiscal. On lui a même conseillé de poster tout ça au "Canard enchaîné" et de ne plus s'en mêler.*

A l'AFSAPS, Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé, où on fait preuve d'indolence en archivant les cas rapportés depuis 1999 par les relais de pharmacovigilance, une experte indépendante, Catherine Hill, va prendre l'alerte brestoise très au sérieux. Et c'est ainsi qu'en 2009, le Médiator est finalament retiré du marché.

... Cas d'école, le Médiator ? Des visiteurs médicaux avec leurs slogans maquillés en informations chargées d'influencer les médecins aux "experts" rémunérés par les laboratoires aux tergiversations obscènes sur le lien de cause à effet - la rengaine habituelle ; de l'abus de procédures pour ralentir le retrait du médicament au cynisme industriel : tout y est. On le sait bien : plus le mensonge est énorme, moins il se voit."

Vous avez bien lu : deux produits à haut risque, une molécule proche de l'amphétamine. Il existe encore sur le marché des produits proches de cette molécule, qui fonctionne un peu comme la cocaïne, des produits classés comme "drogues" lorsqu'ils ne sont pas prescrits ; des produits mis sous surveillance renforcée par l'Agence de surveillance du médicament, qui a, depuis peu, changé de nom pour devenir l'ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament). 

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