LE PARISIEN du 29 MAI 2003 (D.R.)
LA MOLECULE FAIT POLEMIQUE
"Le professeur Corcos dénonce « la dépendance psychique et physique » induite par la Ritaline, le professeur Even souligne l’effet « camisole chimique ».
Le docteur Louis Véra, psychiatre hospitalier et enseignant à l’université Paris-V, fait partie des inconditionnels de la Ritaline. Selon lui, la hausse de la consommation « est une excellente nouvelle ». « En France, les prescriptions sont très inférieures à ce qu’elles devraient êtres : moins de 1% de la population est traitée alors que le trouble touche entre 5 et 6% de la population générale. » Le succès de ce médicament s’explique, selon ce psychiatre, par « l’évolution des connaissances sur le trouble déficitaire de l’attention ». Quant à sa dangerosité supposée, il l’assure : « Soixante ans de recul et de nombreuses études nous montrent son innocuité. »
Une médicament critiqué
Cet avis tranché n’est « absolument pas » partagé par le professeur Maurice Corcos, chef du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’Institut mutualiste Montsouris : « Il y a en France une énorme surprescription de Ritaline. On s’aperçoit d’ailleurs que la Ritaline n’a pas réglé, comme certains le prédisaient, les problèmes de délinquance, de drogue et d’abandon scolaire chez les adolescents. » Et de souligner : « Ce produit, comme toute amphétamine, entraîne une dépendance psychique et physique. » Quant à l’envolée des ventes, le professeur Corcos l’explique notamment par « des erreurs de diagnostic. On prescrit la Ritaline très souvent pour soigner une hyperagitation, ce qui n’a rien à voir. On muselle un enfant en souffrance pendant des années et croyez-moi, à l’adolescence, il s’en souvient ! » Le médecin va plus loin : « Dire qu’il y a des conflits d’intérêts avec les laboratoires est une évidence. Aux Etats-Unis où la consommation ces six dernières années a progressé de 600%, l’un des plus grands spécialistes de l’hyperactivité a été poursuivi pour un conflit d’intérêts avec un laboratoire portant sur 3 M€. »
Le professeur Even s’inquiète, lui, du succès de cette « camisole chimique ». Enfin, la très sérieuse revue « Prescrire » a décrit certains des effets secondaires de cette molécule : les enfants placés sous Ritaline ont une croissance moyenne inférieure de 2 cm et de 2,7 kg après trois ans de traitement, comparé à l’évolution moyenne des enfants. Un constat que la revue met sur le compte de l’effet coupe-faim de la molécule. Effet secondaire sur lequel, en son temps, le Mediator avait assis son succès."
Lien sur l'article en ligne : http://www.leparisien.fr/espace-premium/actu/la-molecule-fait-polemique-29-05-2013-2845211.php
LA MOLECULE FAIT POLEMIQUE
"Le professeur Corcos dénonce « la dépendance psychique et physique » induite par la Ritaline, le professeur Even souligne l’effet « camisole chimique ».
Le docteur Louis Véra, psychiatre hospitalier et enseignant à l’université Paris-V, fait partie des inconditionnels de la Ritaline. Selon lui, la hausse de la consommation « est une excellente nouvelle ». « En France, les prescriptions sont très inférieures à ce qu’elles devraient êtres : moins de 1% de la population est traitée alors que le trouble touche entre 5 et 6% de la population générale. » Le succès de ce médicament s’explique, selon ce psychiatre, par « l’évolution des connaissances sur le trouble déficitaire de l’attention ». Quant à sa dangerosité supposée, il l’assure : « Soixante ans de recul et de nombreuses études nous montrent son innocuité. »
Une médicament critiqué
Cet avis tranché n’est « absolument pas » partagé par le professeur Maurice Corcos, chef du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’Institut mutualiste Montsouris : « Il y a en France une énorme surprescription de Ritaline. On s’aperçoit d’ailleurs que la Ritaline n’a pas réglé, comme certains le prédisaient, les problèmes de délinquance, de drogue et d’abandon scolaire chez les adolescents. » Et de souligner : « Ce produit, comme toute amphétamine, entraîne une dépendance psychique et physique. » Quant à l’envolée des ventes, le professeur Corcos l’explique notamment par « des erreurs de diagnostic. On prescrit la Ritaline très souvent pour soigner une hyperagitation, ce qui n’a rien à voir. On muselle un enfant en souffrance pendant des années et croyez-moi, à l’adolescence, il s’en souvient ! » Le médecin va plus loin : « Dire qu’il y a des conflits d’intérêts avec les laboratoires est une évidence. Aux Etats-Unis où la consommation ces six dernières années a progressé de 600%, l’un des plus grands spécialistes de l’hyperactivité a été poursuivi pour un conflit d’intérêts avec un laboratoire portant sur 3 M€. »
Le professeur Even s’inquiète, lui, du succès de cette « camisole chimique ». Enfin, la très sérieuse revue « Prescrire » a décrit certains des effets secondaires de cette molécule : les enfants placés sous Ritaline ont une croissance moyenne inférieure de 2 cm et de 2,7 kg après trois ans de traitement, comparé à l’évolution moyenne des enfants. Un constat que la revue met sur le compte de l’effet coupe-faim de la molécule. Effet secondaire sur lequel, en son temps, le Mediator avait assis son succès."
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http://www.bienfaits-meditation.com/fr/recherches_scientifiques/tdah_ou_adhd/orientations_actuelles_tdah_et_traitement
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